Qui est Mustafa Kemal Atatürk ?
Découvrez la vie de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne, héros de Gallipoli et architecte des réformes laïques. Explorez son parcours militaire, la guerre d'indépendance et son héritage durable en tant que premier président de la République turque.

Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938) est le fondateur de la République de Turquie et une figure emblématique du XXe siècle. Militaire brillant et réformateur visionnaire, il a transformé l'Empire ottoman déclinant en une nation moderne et laïque. Son rôle dans la guerre d'indépendance et ses réformes radicales ont forgé l'identité turque contemporaine.
Jeunesse et formation
Né le 19 mai 1881 à Salonique (aujourd'hui Thessalonique, en Grèce), Mustafa Kemal grandit dans une famille modeste. Son père, Ali Rıza, était employé des douanes, et sa mère, Zübeyde, veuve prématurément. Dès l'enfance, il montre un intérêt pour les affaires militaires et entre à l'École militaire de Salonique en 1899. Il poursuit ses études à l'Académie militaire d'Istanbul, où il adopte le prénom Kemal pour ses succès académiques. Formé dans un contexte d'Empire ottoman en déclin, il développe une vision nationaliste et moderniste.
Carrière militaire et Première Guerre mondiale
Officier prometteur, Atatürk participe à plusieurs conflits avant la Grande Guerre. Lors de la Première Guerre mondiale, il se distingue à Gallipoli en 1915, où ses défenses héroïques repoussent les forces alliées anglo-françaises. Sa phrase célèbre, « Je ne donne pas des lieux aux ennemis, je les leur prends », symbolise son génie stratégique. Il combat ensuite en Libye et en Irak, gagnant le respect international malgré les défaites ottomanes.
Bataille de Gallipoli (1915) : Victoire clé contre les Alliés, sauvant Constantinople.
Campagnes en Libye (1911-1912) : Résistance contre l'invasion italienne.
Front est (1917-1918) : Commandement contre les Russes et Britanniques.
Guerre d'indépendance turque (1919-1923)
Après l'armistice de Moudros en 1918 et l'occupation alliée, Atatürk débarque à Samsun le 19 mai 1919, marquant le début de la résistance nationale. Il organise le Mouvement national turc, convoque le Congrès d'Erzurum et de Sivas, et abolit le sultanat en 1922. Les victoires contre les Grecs à Sakarya (1921) et à Dumlupınar (1922) mènent au Traité de Lausanne en 1923, fondant la souveraineté turque. Exemple emblématique : la bataille de Sakarya, où sa ténacité inverse le cours de la guerre.
Fondation de la République et réformes kémalistes
Le 29 octobre 1923, Atatürk proclame la République de Turquie et devient son premier président jusqu'en 1938. Ses réformes kémalistes visent la modernisation : adoption de l'alphabet latin (1928), suffrage universel (1934), laïcité stricte abolissant le califat (1924), et codes civils inspirés de l'Europe. Il encourage l'industrialisation et l'éducation des femmes, transformant la société. Exemples : l'interdiction du fez (1925) et la promotion de l'égalité des genres.
Réforme vestimentaire (1925) : Adoption de la tenue occidentale.
Code civil (1926) : Égalité hommes-femmes en matière de mariage et héritage.
Éducation laïque : Création d'universités modernes et écoles mixtes.
Héritage et conclusion
Atatürk décède le 10 novembre 1938 d'une cirrhose au palais de Dolmabahçe. Son mausolée à Ankara, l'Anıtkabir, attire des millions de visiteurs. Père des Turcs (Türklerin Babası), son principe du Kémalisme – républicanisme, nationalisme, populisme, laïcité, étatisme, révolutionnarisme – guide encore la Turquie. Exemples contemporains : le 10 novembre, sirènes et hommages nationaux ; son portrait omniprésent. En résumé, Atatürk incarne la renaissance d'une nation, invitant à étudier son œuvre pour comprendre la Turquie moderne.